Aviation et canicule.

Les vagues de chaleur récentes suscitent quelques interrogations. Une très forte température affecte-t-elle la puissance des moteurs ? Agit-elle sur l’aérodynamisme des appareils ?

Oui, des températures très élevées peuvent contrarier le décollage des avions surtout quand ils sont de petite taille.

Les appareils de grande capacité peuvent être perturbés à partir de 53°C. L’air chaud étant moins dense que l’air froid l’avion doit prendre beaucoup plus de vitesse pour monter en altitude et décoller en sécurité. En effet, l’air dense entraîne une réduction de la portance (force permettant à l’avion de se maintenir en l’air et générée par le flux d’air qui s’écoule autour des ailes). Problème, de nombreux aéroports et aérodromes sont dépourvus de pistes suffisamment longues pour permettre une vitesse plus importante au moment du décollage . C’est le cas de l’aéroport La GUARDIA de New-York où il est impossible de rallonger les pistes car il est cerné par la ville et Est River. De nombreux avions sont contraints de réduire leur poids.

Priorité à la sécurité.

Selon certains experts l’air trop chaud peut affecter la puissance des moteurs et l’aérodynamisme des avions. Dans ce cas également, et par mesure de sécurité, certaines compagnies réduisent le nombre de passagers et celui des marchandises. Aux Etats Unis, des vols commerciaux ont été annulés en raison de chaleurs approchant les 50°C.

D’autres facteurs peuvent avoir une incidence sur les vols. Un aéroport situé en altitude engendre plus de problématiques entre 35 et 45°, un autre proche de la mer, là où l’air est plus rare, peut connaître un problème de portance* au-delà de 45° Chez Boeing la température maximale au décollage pour le 737-800 a été fixée à 54°C. Dans les réservoirs elle ne doit pas excéder 49°C.

Selon une étude la distance nécessaire au décollage augmente d’environ 0,15% en raison du réchauffement.

Par ailleurs la chaleur complique le travail des employés (pénibilité, dangers..) et engendre de plus en plus de retards, beaucoup plus importants qu’en période hivernale. Dans certains cas les chaleurs intenses et leurs incidences amènent les compagnies à alléger les réservoirs d’essence d’où la nécessité d’un ravitaillement en chemin et donc un allongement de la durée du vol.